
Fauteuil Rover Chair, par Ron Arad (1981) Éditeur One Off, Londres
Le Rover Chair est constitué d’un siège de Land Rover récupéré par l’artiste dans une casse et de deux éléments de structure Kee-Klamp pour le stabiliser. Il est recouvert de cuir, fixé sur une structure d’acier tubulaire laquée époxy ; le dossier inclinable prend appui sur la structure en arc de cercle – Hauteur 78 x 69 x 92 cm

La petite histoire…
Ron Arad est un des plus célèbres designers anglais de mobilier. Il naît en 1951 à Tel Aviv, étudie à l’académie des arts de Jérusalem avant de rejoindre en 1974 l’Architectural Association de Londres.
Les premiers pas de Ron Arad dans le monde du design se font ainsi paradoxalement sous le signe du ready-made avec, en 1981, l’apparition du Rover Chair. Conçu alors qu’il décide de quitter l’agence d’architecture pour laquelle il travaille, ce fauteuil symbolise son désir de créer ses propres œuvres.
L’emprunt est utilisé par Ron Arad essentiellement dans les premières années de sa carrière. Ce processus de création repose sur le recours à des éléments préexistants qui subissent une transformation par le biais de la réappropriation de l’artiste. Ils apportent ainsi leur identité à l’œuvre tout en étant détournés de leur sens premier. Deux créations emblématiques des débuts de Ron Arad relèvent ainsi d’une telle démarche : le fauteuil Rover Chair (1981) et la chaîne hi-fi Concrete Stereo (1983).
En plein thatchérisme, cette pièce est vécue comme un symbole destroy, en résistance au high-tech dominant. Elle est vendue alors 99 livres. A travers les fenêtres de son atelier à Covent Garden, elle est lorgnée par un Français, qui en achète quelques paires. Ce client, c’était Jean Paul Gaultier, Arad ne le connaissait pas encore. La Rover file alors vers un petit succès, le mondillo branché des eighties se l’arrache.
© The Gallery Moumans (photo: Eric et Petra Hesmerg)